Marion PETIPAS, naturopathie et ayurvéda à Vry (près de Metz)

Aromathérapie

Aromathérapie

A la découverte du monde aromatique

Nous connaissons toutes et tous l’existence des Huiles Essentielles, c’est pourquoi il est important d’en connaître une définition précise et de définir ce qu’est le monde aromatique.

L’aromathérapie est une science à part entière, et les Anciens ne s’y sont pas trompés car celle-ci est pratiquée depuis des millénaires. Jusqu’au XXVIIIè siècle, l’homme a assidûment employé la phytothérapie pour se soigner lui-même ainsi que les animaux qui l’entourent. Les Egyptiens utilisaient les aromates notamment dans l’embaumement des corps, qui était chez eux un art complet. Toutes les grandes civilisations (chinoise, orientale, grecque, romaines, les Aztèques, Mayas et Incas) ont utilisé ces aromates dans la médecine, l’alimentation et la cosmétique.

Naturopathie

Des personnalités comme René Maurice Gattefossé (pharmacien), Jean Valnet (médecin militaire) et Pierre Franchhomme (chercheur) ont beaucoup œuvré pour donner à l’aromathérapie la place qu’elle mérite.

Plante aromatique : plante qui contient des molécules aromatiques ou odorantes dans un ou plusieurs de ses organes producteurs : feuilles, fleurs, fruits, graines, écorce, racines…Si elle possède une qualité suffisante, elle peut être distillée.

Distillation : la distillation à la vapeur d’eau est le procédé à la fois le plus ancien et celui qui reste le mieux adapté à l’extraction des essences, surtout si elles doivent être utilisées à des fins thérapeutiques. Pour être distillées les plantes sont mises dans un alambic : sous l’effet du feu l’eau s’y transforme en vapeur, celle-ci passe à travers les plantes, se volatilise et entraine les molécules aromatiques puis se recondense dans le serpentin réfrigérant. A la sortie de l’alambic un essencier ou vase florentin sépare l’Huile Essentielle qui flotte à la surface de l’eau de distillation, c’est-à-dire l’Hydrolat, de densité supérieure donc d’un poids plus élevé (sauf pour certaines Huile Essentielle comme celle de Girofle, très lourde, où c’est l’inverse).

Essence : substance aromatique naturelle que sécrète la plante dans ses organes producteurs. Pour les zestes d’agrumes, elle est directement extraite par expression. Pour être exact, on parle ainsi d’Essence de Citron et non pas d’Huile Essentielle de citron car elle n’a pas été distillée.

Huile Essentielle (HE) : elle est, avec l’hydrolat aromatique, le résultat de la distillation à la vapeur d’eau des plantes ou arbres aromatiques pour en extraire l’essence. L’huile essentielle est donc l’essence distillée.

Une essence et une Huile Essentielle sont deux substances différentes tant en nature qu’en composition, notamment en raison des modifications biochimiques que subit l’essence au cours de sa distillation. Toutefois dans l’usage courant le terme « essence » est souvent utilisé pour parler d’une huile essentielle. Enfin, contrairement à ce que son nom laisserait supposer, une Huile Essentielle pure et naturelle ne contient aucun corps gras, étant uniquement constituée de molécules aromatiques volatiles.

Hydrolat aromatique (HA) : l’hydrolat est l’eau distillée (vapeur d’eau recondensée) que l’on sépare de l’Huile Essentielle à la sortie de l’alambic. Elle est plus ou moins aromatisée selon les plantes distillées car elle se charge des molécules aromatiques hydrosolubles au cours de la distillation.

Complexe aromatique : il s’agit d’un mélange d’Huiles Essentielles pures.

Lotion : mélange d’Huiles Essentielles sur base d’Huile Végétale à utiliser en application sur la peau.


Si l’aromathérapie utilise des produits naturels, ce n’est pas une « médecine douce » :

Les Huiles Essentielles et les essences sont des substances extrêmement puissantes : leur utilisation exige une connaissance parfaite de leur composition chimique. Chacune d’entre elles renferment des molécules chimiques qui peuvent se révéler toxiques, comme les phénols (hépatotoxiques et dermocaustiques), les coumarines (risque d’hémorragie), les thuyones (neurotoxiques), les pinocamphones (risque d’épilepsie) ou encore les furocoumarines (photosensibilisantes).

L’aromathérapie est une médecine précise. Selon les propriétés thérapeutiques traditionnelles des grandes familles biochimiques (Alcools, Cétones, Esters etc…), les Huiles Essentielles qui renferment la molécule chimique adéquate sont associées en fonction d’une pathologie donnée. Il est capital de commencer par poser le diagnostic de la pathologie AVANT de choisir l’Huile Essentielle idéale.

C’est une médecine rationnelle. Sa base fondamentale est la chimie végétale. Toute notre connaissance repose sur la chimie de synthèse ; le lien est fait. C’est pourquoi pour pratiquer l’aromathérapie il est nécessaire de posséder quelques notions de chimie.

L’aromathérapie est une médecine puissante car les Huiles Essentielles :

  • Résultent d’une distillation et sont donc des substances très concentrées dont l’action est supérieure autres formes phytothérapiques (tisanes, gélules, teintures, eaux florales)
  • Ont une vitesse de pénétration très rapide :

Par voie dermique, en raison de leur affinité avec les lipides, les Huiles Essentielles sont absorbées rapidement par la peau, après application cutanée, les molécules aromatiques se retrouvent dans la circulation sanguine au bout de quelques minutes et dans l’air expiré au bout d’environ une à deux heures.

Par voie buccale sous forme de gélules gastro- résistantes ou sur comprimé (déconseillé aux estomacs fragiles), elles sont rapidement assimilées par voie sanguine et acheminées vers les cibles pathologiques affectées.

L’aromathérapie est dépourvue d’effet iatrogène. Les Huiles Essentielles sont dépourvues d’effets secondaires, contrairement aux antibiotiques par exemple. En effet, utilisées avec précision, les HE agissent de façon bénéfique sur l’ensemble de l’organisme sans détruire la flore intestinale. En outre le système immunitaire en sort renforcé et non pas diminué.

Où et comment acheter de bonnes Huiles Essentielles :

Vous pouvez vous procurer des Huiles Essentielles dans un grand nombre de pharmacies, magasins diététiques et autres. Attention : toutes ne sont pas équivalentes en qualité. La majeure partie des Huiles Essentielles actuellement disponibles sur le marché ne sont pas qualitatives : elles sont soit coupées avec d’autres substances, soient rectifiées, déterpénées, adultérées, soit encore en partie synthétiques, et la plupart du temps insuffisamment définies. L’utilisateur se retrouve donc avec un produit très aléatoire n’offrant aucune garantie quant à son origine et à ses potentialités thérapeutiques. Je vous conseille de les choisir BIO.

Sur l’emballage doivent être précisés :

  • L’espèce botanique exacte, en latin pour éviter les confusions :

Exemple : » Lavandula vera » pour la lavande vraie ou « Lavandula hybrida clone abrials » pour le lavandin.

  • L’organe producteur (o.p.) : plante entière (pour la « menthe poivrée » par exemple), feuilles (pour le « Petit Grain Bigarade » issu des feuilles de l’Oranger Amer), fleurs (pour le « Néroli Bigarade » issu des fleurs de l’Oranger Amer), etc…
  • La spécificité biochimique (s.b.), variable selon l’époque et le lieu de récolte ; exemple : cétones, pinène, acétate de linalyle, linalol....

Par exemple le Romarin : selon qu’il est récolté au Maroc, en Provence ou en Corse, produira trois HE aux propriétés thérapeutiques très différentes (variations des sols, du climat, de l’altitude etc …).

Cette précision est fondamentale car si l’essence de Romarin est réputée pour son action sur le foie et la vésicule biliaire, c’est surtout vrai pour la spécificité à acétate de bornyle, verbérone, tandis que celle à camphre peut au contraire être toxique pour le foie ! Si vous achetez une Huile Essentielle sans spécificité biochimique vous risquez alors d’obtenir des effets inverses à ceux désirés et serez tenté de conclure que l’aromathérapie est inefficace, voire dangereuse.

  • La liste des ingrédients : qui vous permettra de voir si l’HE est pure ou non.

Il existe quatre manières d’utiliser les HE en aromathérapie : par voie atmosphérique, cutanée, orale et rectale.

Selon la composition biochimique et les applications thérapeutiques de chaque Huile Essentielle, il est possible d’en déterminer les moyens d’absorption privilégiés et ceux qui doivent être proscrits. En effet, certains composants sont irritants ou toxiques soit pour les muqueuses cutanées ou respiratoires, soit pour le foie ou encore le système nerveux.

Les Huiles Essentielles étants des substances très actives et très puissantes, il n’est pas nécessaire d’en utiliser des quantités importantes qui peuvent au contraire s’avérer irritantes.

La voie orale :

Les Huiles Essentielles sont absorbées par le système digestif. L’idéal est de les prendre sur un support comme du miel ou incorporées dans des gélules exécutées sur prescription par un pharmacien ou un naturopathe spécialisé en aromathérapie. Il est recommandé de respecter les dosages indiqués et en automédication de ne jamais dépasser 6 gouttes par jour.

ATTENTION : ne jamais donner d’Huiles Essentielles phénolées aux enfants en automédication (Sarriette, Thym, Girofle, etc…).

La voie rectale :

L’administration de suppositoires permet également une absorption efficace et rapide des Huiles Essentielles, du fait de la grande perméabilité des veines du rectum. Cette voie est la plus pratique pour les enfants et les nourrissons pour lesquels elle permet une administration plus facile, en particulier lors de pathologies aiguës. Elle est également très utile pour les personnes ne pouvant pas absorber d’Huiles Essentielles par voie orale (intolérance aux odeurs, fragilité des muqueuses digestives, etc…).

Les formules de suppositoires sont établies par un médecin aromathérapeute ou naturopathe aromathérapeute et réalisées par un pharmacien spécialisé. Il n’est dans ce cas pas question d’automédication !

La diffusion atmosphérique :

Un certain nombre d’Huiles Essentielles sont particulièrement indiquées pour leur parfum agréable, tonique, apaisant ou désinfectant et c’est là tout l’art de l’aromathérapie de savoir les associer dans un complexe équilibré à des fins thérapeutiques. Il est recommandé d’utiliser des diffuseurs spécialement étudiés pour les Huiles Essentielles afin qu’ils ne les chauffent pas et qu’ils diffusent les particules micronisées de façon à parfumer l’atmosphère de la pièce et non le meuble sur lequel est posé le diffuseur.

Attention : toutes les HE ne sont pas bonnes à diffuser. Ne pas mettre les Huiles Essentielles à phénol qui sont irritantes pour la muqueuse respiratoire.

La voie cutanée :

La voie cutanée ou externe qui utilise la peau comme véhicule d’un complexe thérapeutique, est intéressante à plusieurs points de vue :

  • Les autres voies ont leurs limites car elles se heurtent aux goûts du patient, à sa culture, à l’inconfort de la prise à long terme (et ce, pour les suppositoires en particulier) ;
  • Certaines Huiles Essentielles ne s’utilisent que par voie percutanée : exemple de la Lavandula vera dont le « génie thérapeutique » ne se prête guère à la voie buccale, encore moins rectale ;
  • Certaines situations dites d’inconfort ne trouvent de solution thérapeutique que par voie externe. Les pieds par exemple : pour soulager une transpiration excessive et malodorante, on recherche avant tout l’efficacité d’un produit local ;
  • La peau elle-même est un vecteur naturel efficace des principes actifs contenus dans les Huiles Essentielles et les Huiles Végétales. Le derme, en effet, contient un réseau

très étendu de capillaires sanguins et lymphatiques, ce qui permet aux huiles de massage d’avoir une action locale mais aussi régionale.

La voie cutanée est donc très importante en aromathérapie. Elle permet de marier en un seul complexe différentes Huiles Essentielles, avec une ou plusieurs Huiles Végétales, jusqu’à obtenir un véritable soin aromatique complet, agréable et bien ciblé. Par ailleurs cette voie n’est pas du tout incompatible avec un traitement complémentaire par voie interne, si le thérapeute le juge utile.

Les Huiles Essentielles ne se dissolvent pas dans l’eau !

Si on en verse dans l’eau du bain, elles flottent à la surface et risquent de provoquer des irritations et des brûlures cutanées. Le mieux est d’utiliser un excipient permettant la mise en suspension des Huiles Essentielles dans l’eau, tel qu’il y en a dans les bains aux essences naturelles que commercialisent quelques laboratoires d’aromathérapie. N’hésitez pas à vous renseigner dans les magasins spécialisés.

PRECAUTIONS D’EMPLOI

Les Huiles Essentielles sont des substances très actives dont l’utilisation réclame certaines précautions :

  • Ne laissez jamais de flacons d’Huiles Essentielles à portée des enfants ;
  • N’utilisez pas n’importe comment une Huiles Essentielle que vous ne connaissez pas. Respectez scrupuleusement les voies d’absorption indiquées. Les Huiles Essentielles phénolées (Thym, Sariette, Girofle…) ne doivent pas être appliquées pures sur la peau et les muqueuses, ni dans un diffuseur car elles sont très irritantes.
  • Si vous mettez accidentellement de l’Huiles Essentielle dans l’œil, n’utilisez pas d’eau pour vous rincer, mais une Huile Végétale : prenez la première que vous avez sous la main, cela calmera peu à peu l’inflammation.
  • En cas d’absorption d’une quantité importante d’Huile Essentielle contactez immédiatement le centre anti-poisons le plus proche.

Les Huiles Essentielles sont donc à utiliser avec précaution et précision, n’hésitez pas à demander conseil à un aromathérapeute (certains pharmaciens souvent herboristes, naturopathes formés à l’aromathérapie).

Prenez soin de vous

Marion

Sources : « dictionnaire complet d’aromathérapie » de Jean-Philippe ZAHALKA (Dr en pharmacie) et « Aromathérapie pratique et familiale » du Dr Ph Goëb.

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